DES POCHETTES D'ALBUMS A L'IMAGE D'UNE MÉTAMORPHOSE
Nous avons parlé et étudié les paroles de
certaines de leurs chansons, mais pas de leur pochette d’albums. (voir Des paroliers polyvalents). Celles-ci sont
tout aussi représentatives de leurs changements de style permanent, en à peine
une décennie. Parmi les dizaines d’albums parus, nous allons vous en présenter quatre,
pour chaque période musicale des Beatles.
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Please Please Me, 1963 |
La
première est celle de leur tout premier album, Please Please Me sortit en 1963. On y voit les quatre jeunes et beaux Beatles, accoudés à
une rambarde, nous regardant du haut d’un étage. Ils sont souriants, et cette pochette
correspond très bien à l’esprit d l’album : la légèreté , l’amusement, la
nonchalance que l’on retrouve par exemple dans « Twist and Shout » ou
« I Saw Her Standing There » (voir Des Paroliers polyvalents).
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Help!, 1965 |
La suivante est celle de
Help ! sortit en 1965. La pochette est comique, présentant les Beatles déguisés avec des
tenues de ski avec lesquelles on les voit dans leur film du même nom. Ils forment avec leur bras un mot en
sémaphore, qui n’a aucun sens : NUVJ. Bien que cet album soit le symbole
d’un virage, la pochette n’en annonce rien, au contraire paraissant comique, joyeuse, tout comme la chanson « Help ! » (voir Des paroliers polyvalents).
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Revolver, 1966 |
La troisième pochette qui
nous intéresse est celle de Revolver sortit en 1966. Plus
travaillée que les autres, car dessinée par Klaus Voormann, la pochette représente
les 4 Beatles, chaque visage d’un Beatles est dans un coin et entre des
vieilles photos et des dessins. (Paul en haut à gauche, John en haut à droite, George en bas à droite et Ringo en bas à gauche). Le
dessinateur s’est représenté sur la pochette, qui en fait la première personne
extérieure aux Beatles a apparaitre sur une de leurs pochettes d’albums.
Inspiré par la chanson « Tomorrow Never Knows », Voormann,
trouvant le tube étrange a dessiné cette pochette. (voir Des paroliers polyvalents). Le plus intéressant avec
cette pochette c’est qu’elle est un exemple du pop art : le pop art est un
mouvement américain né dans les années 50, utilisant des éléments visuels de la
culture populaire : produits en série, publicité bandes dessinées, objets
culturels mondains. Ce mouvement est une réaction, une contestation à la
culture élitiste de l’art, une critique du monde de l’insignifiance, du conformisme,
de l’asservissement, de l’ordre social. Ce mouvement reste néanmoins un
précurseur de l’art post moderne. Cette pochette est une manifestation de la
volonté des Beatles d’aller contre tous les préjugés et d’explorer de nouveaux
horizons, à l’image de la génération contestataire des années 60. ![]() |
Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band, 1967 |
La dernière pochette, est
celle de Sgt Pepper’s, album sortit en 1967. Elle représente une grande
nouveauté, par son étrangeté et son comique. Les Beatles y incarnent les membres
du groupe de Sergent Pepper’s Lonely Hearts Club Band, habillés de costumes de
fanfare, criards et pimpants.
Sont représentés à côté d’eux, à leur droite,
les « anciens » et « véritables » Beatles, habillés de
leurs célèbres costards. Tout autour d’eux , constituant la foule, il y a des
personnalités célèbres (en carton à taille humaine) : Peter Blake, Marlene
Dietrich, Oscar Wilde, James Deal, Hitler(caché), Simon Freud, Karl Marx,
Marlon Brando, Marylin Monroe, Edgar Allan Poe, Charlie Chaplin, Bob Dylan,
Shirley Temple , Harlester Crawley et bien d’autres.
Ces personnalités en tout genre, résultent d’un mélange de
pop art et de psychédélisme. Le
psychédélisme est un mouvement apparu au milieu des années 60, alliant drogues
hallucinogènes, et recherche de soi, parallèle au mouvement Hippie, aux Beatniks
et à la Beat Générations (voir Les Beatles à travers l’Histoire). On
peut donc en conclure que la pochette de Sergent Pepper’s , est la quintessence
du psychédélisme et du pop art.
UN LOOK EN
CONCORDANCE AVEC LES PRÉCEPTES DE LA MODE
Les cheveux propres, longs et peignés vers l’avant,
les costumes en concordance avec les préceptes de la mode Coco Chanel :
petits cols de chemises délimitant le visage et d’immenses sourires infatigables :
il en résulte à la fois une image soignée mais suivant à la lettre la mode en
vigueur, parvenant ainsi à attirer l’attention des médias.
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Création de la "Beatle Wig" en Angleterre, pour afficher une coupe comme un vrai Beatles |
L’industrie de la mode commença à exploiter la conjecture.
Les garçons abandonnèrent les toupets pour se laisser pousser un peu plus les
cheveux et se coiffer vers l’avant. Pull-overs, vestes sans col, costumes et
perruques à la « Beatles », envahirent le marché. Ils sont les premiers rockers à se transformer et à donner des concerts en costards. Cette nouvelle manière de se vêtir et de se comporter (finit les grossièretés du rock'n'roll) chez les jeunes, séduisent beaucoup de parents, jusqu'à voir les Beatles comme des gendres idéaux, pour leur filles hystériquement sous le charme de ces garçons.
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Des jeunes à l'essai pour une paire de "Beatles Boots" en 1963 |
LA MODE ET LES BEATLES
Retour sur la décennie qui a changé la phase du monde :
les années 60.
La mode est un reflet des activités culturelles d’une
société. On peut séparer les années 1960 en deux parties : de 1960 à 1965,
le look et la mode reste proche de celle des années 50 (rock’n’roll à la Elvis
Presley), les populations sortent enfin de la phase d’après-guerre et les
Trente Glorieuses battent leur plein. La musique pop anglaise éclot à ce moment
là et les Beatles ne sont encore que quatre garçons modèles qui attirent les
foules.
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La mini-jupe apparaît dans les années 60 |
Avant l’arrivée de cette révolution, la mode était
réservée à une certaine classe de la population et presque uniforme. Une fois
le début des années 60, celle-ci passe aux mains des groupes sociaux,
indépendamment et parallèlement à la haute-couture. La haute-couture, qui dans
cette décennie est en pleine mutation avec l’apparition de nombreux couturiers,
comme Mary Quant et André Courrèges, à l’origine de l’immortelle mini-jupe. En
effet, la haute-couture profite de cet « air de changement » pour
proposer des nouveautés.
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Mary Quant |
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André Courrèges |
Dans toutes les sphères de la société, on commençait à percevoir des changements dès la fin des années 1950. De nombreux mouvements artistiques et culturel voyaient le jour. La musique outre Atlantique se décomplexait et des groupes de population étaient désormais rattachés à leur manière de s’habiller : notamment les Mods et les Rockers, sans oublier les Hippies. Deux grands groupes sociaux distingués par des codes stylistiques complètement différents. Les Mods et les Rockers deviennent de grands rivaux, et les médias s’acharnent à les opposer (voir les Beatles à travers l'Histoire).
LES MODS
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Groupe de jeunes Mods |
Le dresscode des Mods est encore très présent dans la
mode d’aujourd’hui (avec les marques comme Ben Sherman ou également Fred Perry). Les
Mods étaient vêtus de costumes cintrés à rayures ou carreaux, de chemises à col
boutonnée et cintrée avec par-dessus un gilet brocard, de duffle-coat et toujours accompagné d’une
cravate très fine. Aux pieds, ils portaient des Doc Martens, des richelieus à
bout fleuri ou des chaussures de bowling : le look parfait de dandy,
personnifié par Brian Jones (le guitariste des Rolling Stones) voir même par
Mick Jagger.
Ce style est très courant à l’époque, notamment dans
le centre de Londres, vers Carnaby Street dès le début de la décennie.
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The Who, icônes Mods |
LES ROCKERS
Les Rockers avaient un mode de vie et des codes
résolument tournés vers les années 50 américaines, abordant un look rock’n’roll
de motard. Leurs icônes sont évidement Elvis Presley ou Chuck Berry ;
Johnny Cash et Johnny Hallyday. Les Rockers portaient un perfecto de cuir,
emblématique, accompagné d’un jeans troués, de bottes de moto et de t-shirts à
la coupe lâche et unis. Ils accessoirisaient leur tenues avec des casquettes en
cuir façon Marlon Brando ; de chaînes en or (en 1960 apparaît les premiers
bijoux pour hommes) ; de clous ; de pins etc… et avaient toujours les
cheveux gominés.
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Marlon Brando |
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Johnny Cash |
LES HIPPIES
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Les Beatles pendant une séance de méditation avec le Maharishi Yogi, vêtu à la mode "hippie" en 1967 |
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Le look de Jimi Hendrix au festival de Woodstock en 1969: le look hippie parfait. |
LA MODE
MASCULINE A L’IMAGE DES BEATLES
La garde robe de l’homme des années
60 entre dans une ère de modernité, face à une société en pleine mutation
et économiquement en plein essor, où la mode exerce une influence grandissante
dans les milieux populaires. Finit le cuir de la tête aux pieds des années 50 et
place à l’élégance chic, des costumes et des cravates.
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Les Beatles au début de leur carrière, affichant leur costumes à col mao, cravate fine, "Beatles boots" et coupe au bol géométrique. |
Les costumes
sont en général restés sombres pendant la guerre et gagnent en couleurs vives
et en motifs (petits carreaux, rayures…). Ceux-ci sont à la mode et sont plus
près du corps, les cravates elles, sont plus fines. La veste à boutonnière croisée garde ses
adeptes, et les ensembles se parent également de fines rayures.
Le col mao, que
portait Mao Zedong, est une pièce phare de la décennie (malgré l’image à laquelle
il pouvait être rattaché), Les Beatles en portent au début de leur carrière
sous forme de vestes.
Tandis que la
veste et le haut se resserrent, les coupes s’élargissent en dessous du genou :
c’est le retour du pantalon « Bootcut », déjà populaire au cours des
années 20 et connait un succès retentissant à la fin de la décennie. A l’époque
le pantalon se porte taille haute, pour grandir l’aspect visuel de la silhouette.
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Affiche publicitaire de la "Beatles Boots" |
L’homme des
années 60 porte toujours des mocassins, représentant une valeur sure. Les
bottines à talons cubains font cependant leur apparition et connaissent leurs
heures de gloires au cours de la décade suivante.
Les Beatles ont
lancés la mode des Chelsea Boots (rebaptisée «Beatles Boots »), à la
cheville élastique, au bout pointu et au talon bas et carré. La gente masculine
anglaise en devient très rapidement adepte.
La coiffure est
désormais considérée comme un accessoire de mode. La préférée des hommes est
sans aucun doute la coupe au bol longue et géométrique des Beatles. Les hommes
portent la moustache, des favoris bien fournit et la coupe afro fait sont
apparition un peu plus tard dans le mouvement Hippie, bien que les coupes rockabilly et la banane à la Elvis persiste au début des années 60.
De 1962 à 1970
1962-1965
Sous influence "Mods"
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A l'époque, la Beatlemania prend tant d'ampleur, que les gens peuvent acheter des perruques "Beatles". |
DANS LE DRESSING D'UN BEATLES
De 1962 à 1970
1962-1965
Sous influence "Mods"
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Des Chelsea Boots en cuir et au talon cubain. |
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Une veste sans col, un chemise blanche et un cravate fine. |
Le mélange hippie/psychédélique
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Des vêtements plus colorés, à rayures, et fait avec de nouvelle matière: daim... Sans oublier des lunettes à verres teintés. |
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Explosion de couleur et de motif hippies et psychédélique. Des tenues inspirés de la culture indienne et des cheveux qui se font de plus en plus long. |
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Les costumes de fanfare excentriques de Sgt Pepper, complètement dans l'ère psychédélique. |
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En compagnie du Maharishi Yogi en 1967. Vestons, chemises à fleurs, le look hippie par excellence. |
1968-1970
La fin d'une hégémonie vestimentaire
La fin d'une hégémonie vestimentaire
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Une veste assortit au pantalon, toujours des couleurs très vive et des looks extravagants. |
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Un pantalon patte d'éph, une chemise très près du corps coincée dans le pantalon taille haute. Un foulard coloré et une barbe imposante. |
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Illustration de Max Dalton, reflétant l'évolution vestimentaire des Beatles tout au long de leur carrière |
INNOVATION ET DÉCOUVERTES MUSICALES ET CULTURELLES
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L'album Revolver sortit en 1966 |
C'est dans les studios d'enregistrement de la compagnie EMI,
à Abbey Road, que les Beatles expérimentèrent de nombreux effets musicaux,
accompagnés par leur producteur, George Martin. Ces locaux leur étaient
exclusivement réservés. Ils y testaient les nouveaux magnétophones reçus en
passant du deux pistes BTR (British Tape Recorder) au quatre pistes Studer. Des
consoles à huit voies conçues par les ingénieurs d'EMI servaient au mixage des
effets trouvés. Ils étaient composés d'un équaliseur à trois bandes, huit
entrées pour micros dont une entrée par voie.
En 1966 c'est le début de la prise de son en proximité
immédiate comme nous la connaissons aujourd'hui. Chez les Beatles c'est dans
leur album « Revolver » que l'on trouve pour la première fois cet
effet de prise de son.
Parmi les nombreux effets trouvés en studio on peut citer le Larsen,
la Pédale Fuzz et l'Hybride piano-guitare. Ils sont tous les
trois la marque d'une avancée technologique pour l'époque.
- Le Larsen est un effet parasite découvert par hasard par John. Il s'agit de jouer un « la » à la basse, le son de la corde est capté par le micro de la guitare ce qui permet à celle-ci de renvoyer un son aigu qui s'accentue. Les Beatles intègrent cet effet pour la première fois au début de « I Feel Fine », en 1964. Ce phénomène était déjà connu de nombreux autres musiciens.
- La Pédale Fuzz (ou pédale de distorsion et « overdrive ») est un appareil qui reproduit le défaut de saturation dû au mauvais réglage des instruments. Cet effet fut également utilisé dans le morceau « (I can't get no) Satisfaction » des Rolling Stones.
- L'Hybride piano-guitare est le « re-recording » du piano et de la guitare que l'on superpose après l'enregistrement, ce qui permet d'obtenir un mélange des deux sons. Pour le solo de « A Hard Day's Night », George Martin décline le procédé pour obtenir le son d'un instrument inexistant.
L'influence de Bob
Dylan sur les Beatles
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Bob Dylan et sa cigarette à la bouche |
Une des figures majeure de la musique populaire, Bob Dylan est auteur-compositeur-interprète, musicien et poète américain phénomène. Il a eut une grande influence sur les Beatles, il a
catalysé leur maturité artistique. Les Beatles l'ont découvert quand son
deuxième album, « Freewheelin' » sortait. Il le rencontrèrent pour la
première fois à l’hôtel Delmonico de New-York le 28 août 1964.
En plus de ses histoires avec l'alcool, John fut incité par
Bob à consommer de la marijuana. Tout le groupe se mit à en fumer. Une légende
dit que Bob Dylan aurait mal entendu les paroles de « I Want To Hold Your Hand » et aurait entendu « I get high », ce qu'il aurait prit
pour une passerelle vers la drogue.
Après les débuts de cette prise de drogue c'est l'escalade
exponentielle dans le monde de la musique. Les Beatles quittent les conventions
de la « pop music ». Leurs musiques deviennent essentiellement
composées d'instruments acoustique plutôt que d'instruments électrique. Cette
avancée a permit la hausse de leur artisanat musical.
John Lennon, le principal parolier du groupe (bien qu'il soit accompagné de Paul McCartney), disait qu'au début de sa carrière il se sentait
trop professionnel dans ce qu'il écrivait. Il appelait ça « des musiques
pour le marché de la viande » d'un style trop commun à son goût. Il
voulait changer cela pour que ses musiques aient plus de fond. C'est grâce à
Bob Dylan qu'il est passé du John Lennon conventionnel au véritable John Lennon
plus ouvert sur de nouvelles façons de penser.
Le rock psychédélique
Le rock psychédélique est un genre musical apparu dans les
années 60. Il serait dû à la prise de drogue comme le LSD. Ce sont des
rythmiques peu complexes et hypnotiques, des mélodies répétitives et
pénétrantes, des solos instrumentaux longs et tortueux qui le compose. Il
utilise des effets sonores tels que la distorsion.
Il existe plusieurs styles musicaux similaires:
-Les genres musicaux dérivés:
Beat, bubblegum pop, glam metal, glam rock, pop punk, power pop, soft rock, sophisti-pop, sunshine pop, surf music.
-Les genres musicaux associés:
Pop psychédélique, soul psychédélique, trance psychédélique.
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Le Groupe Led Zeppelin |
De nombreux groupes ont formé à par la suite, ce genre. Led Zeppelin
révolutionne le mouvement avec « Dazed and Confused » et « Whole
Lotta Love ».
Pink Floyd fait partie des premiers à suivre la mode,
principalement avec leur album « The Paper at the Gates of Down ».
Syd Barrett, le bassiste du groupe, est l’un des précurseurs du style. Les
Doors subissent l’influence du mouvement.
Jimi Hendrix instaure le
psychédélisme dans l'époque avec le single « Purple Haze ».
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Purple Haze, Jimi Hendrix, 1967 |
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Le Groupe Pink Floyd |
Les Beatles et le rock psychédélique
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Les Beatles dans leur film d'animation "Yellow Submarine" |
Les Beatles ont composés nombre de chansons aux accents
psychédéliques : la chanson « Tomorrow never knows » sur l’album
Revolver ainsi que d’autres chansons du disque « Sgt Pepper », en
particulier avec « Lucy in the Sky with Diamonds » (voir Des paroliers polyvalents). George Harrison,
le membre des Beatles le plus ancré dans l’atmosphère psychédélique, montre ce mouvement
dans l’album « Magical Mystery Tour » avec « I am the
Walrus » et le titre « Blue Jay Way ».
Leur film « Yellow Submarine » comporte également des
chansons de leur répertoire sur le thème psychédélique.
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Une image de "Yellow Submarine", témoignant de l'impact du psychédélisme sur le groupe. |
10 ans de carrière : 4 films.
A Hard Day's Night
A Hard Day's Night
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Affiche du film "A Hard Day's Night" 1964. |
"A Hard Day's Night est le tout premier film musical du groupe. Sous la direction de Richard Lester, il fut le résultat d'une étude minutieuse des attitudes habituelles de John, Paul, George et Ringo, incluant jusqu'à leur façon de parler. Ce film de 87 minutes, est constitué de prises de vue où ils courent, sautent, tout en combinant l'humour de leurs boutades avec un soundtrack tiré de leur album du même nom, dont le titre "Can't Buy Me Love" (voir "Des paroliers polyvalents"). Tout au long du film, on voit le groupe, accompagné du dit "grand-père" de Paul, voyager en train pour se rendre sur un plateau de télévision et jouer certains de leurs titres. On les vois aussi se faire traquer par des troupes de fans en délires. "A Hard Day's Night" tente de rapprocher les Beatles avec leur public majoritairement féminin et fanatique. Les montages sont rapides, se qui donne une tonalité particulière au film. L'attitude de Lennon comme l'anarchiste heureux et celle de Ringo comme le solitaire mélancolique, laissent le public béat. Les spectateurs ont adoré le film, se qui témoigne que les Beatles ont su s'adapter parfaitement à ce que le système attendait d'eux. La Reine Elizabeth II, en personne, assiste à la grande première du film en juillet 1964.
Quelques images tirées du film:
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A Hard Day's Night, 1964 |
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A Hard Day's Night, 1964 |
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Paul et son "grand-père" dans le film, se cachant des fans. |
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Les Beatles dans le trains, faisant les imbéciles. |
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Le groupe en représentation télévisée dans le film. |
Help!
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L'affiche du film HELP!, sortit en 1965 |
Le film musical "HELP!" (de son titre original : "Eight Arms To You") sort en 1965 et coïncide avec l'album des Beatles du même nom (voir "Des paroliers polyvalents"). Le tournage du film, qui dure 92 minutes, est toujours sous la direction de Richard Lester et est réalisé cette fois si, en couleurs. Les scènes du film sont tournées aussi bien en Angleterre, qu'en Autriche, que dans une station de ski, ou encore aux Bahamas. "Help!" est bien différent de leur premier film "A Hard Day's Night". En effet, "Help!" met en scène les aventures de Ringo, qui est le personnage principal de l'histoire. Ces aventures sont complètement surréalistes, car en effet, la bague d'une déesse d'une secte orientale, a disparu et il se trouve que c'est Ringo qui la porte. Plusieurs membres de la secte essaye par tout les moyens de retrouver les Beatles et de récupérer la bague sacrée. L'ouverture et la fin du film sont accompagnés par la chanson "Help!", écrite par J. Lennon, alors qu'il se sentait très mal dans sa peau (voir "Des paroliers polyvalents"). La première de "Help!" a lieu le 6 juillet 1965, toujours en présence de la famille royale et de la princesse Margaret. Bien que le film plu à un grand nombre des Britanniques, le succès de "Help!" n'est en rien comparable à celui que reçu "A Hard Day's Night". Leur deuxième film correspond à la période de l'Histoire, où les gens commençaient à abandonner l'alcool pour des drogues plus dure : la marijuana par exemple. Cette tendance n'échappe pas aux Beatles, même durant le tournage du film. "On en étaient à fumer de la marijuana au petit déjeuner", raconte John Lennon à propos du tournage.
Quelques images tirées du film :
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Ringo aux Bahamas. |
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Les Beatles font du ski. |
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Une secte à la recherche de Ringo et la bague sacrée. |
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La fameuse bague rouge sacrée au doigt de Ringo. |
Magical Mystery Tour
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Pochette de l'album "Magical Mystery Tour" paru en 1967. |
"Magical Mystery Tour" est un téléfilm musical diffusé en 1967, que les Beatles ont réalisés avec l'aide de Bernard Knowles, pour la BBC. En septembre 1967, les Beatles donnèrent rendez-vous à une série d'artistes dans un autobus qu'ils avaient loués pour tourner le téléfilm. Un voyage psychédélique est organisé à travers la campagne anglaise et un grand nombre d'aventures insolites vont arriver aux différents protagonistes. Les personnages vivent à la manière hippie de l'époque. "Magical Mystery Tour" se compose d'une série de séquences sans relations de 55 minutes, dépourvue de toute organisation cinématographique. Ringo, sa tante et un veillard servent de guide et nous permettent ainsi de passer d'une scène à une autre, ou plutôt d'un stektch à un autre. Les scènes on été tournées dans plusieurs endroits tels qu'à Newquay en Cornouailles, à Taunton dans le Somerest, sur la base aérienne de West Malling dans le Kent, à Nice, où encore dans le jardin personnel de Ringo. La bande sonore, était quant à elle, et comme tout les autres films des Beatles, tirée d'un de leur album du même titre lui aussi. Les chansons : "Hello Goodbye" et "I'm The Walrus" font par exemple partit du soundtrack (voir "Des paroliers polyvalents). Le téléfilm est véritable flop. Il fut regardé par 20 millions de téléspectateurs. Il est probable que le "synopsis" du film trouve une partie de son origine dans le livre de Tom Wolfe Acide Test : qui raconte le voyage d'un groupe de hippies à travers les Etats-Unis.
Quelques images tirées du téléfilm:
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Le Magical Mystery Bus |
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A l'intérieur du Magical Mystery Bus pour un "Magical Mystery Tour". |
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Un concert pas tout à fait anodin. |
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Les Beatles déguisés en animaux, complètement loufoques. |
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Des hippies par excellence. |
Yellow Submarine
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Affiche du film "Yellow Submarine" sortit en 1968. |
Les Beatles devinrent les personnages d'un film de dessins animés, voyagent ensemble comme aux premiers jours. A travers l'imagination, et dans une explosion de créativité qui se démarquait fortement des anciennes productions des Beatles, tournées par Richard Lester. Ce nouveau film d'animation s'intitulait : "Yellow Submarine"et est un résumé formel à travers l'histoire de différents styles : depuis le psychédélisme, l'art-déco au surréalisme en passant par les manières de Walt Disney. Dirigé par Erich Segal, l'histoire classique de conte de fée pour enfants, traite d'une transcription en dessins animés et de certaines chansons des Beatles, dans le royaume enchanté de "Pepperland". Le film s'inspire également de références conjoncturelles pour faire adhérer le public adulte. Les quatre Beatles se voient pris dans un monde de fantaisie, aux couleurs criardes, où ils sont les héros libérateurs d'une société sous l'oppression des terribles "Blue Meanies". Les "Blue Meanies" sont des créatures imaginaires, puissants et agressifs, qui défends l'univers contre le pouvoir pervers de la musique des Beatles. Le film s'inscrit parfaitement dans la période historique des sixties (voir "Les Beatles à travers l'Histoire"): la musique libère les mœurs et incite les jeunes à se révolter. L'iconographie utilisée dans le film fit fureur et servit à exploiter un nouveau filon commercial s'appuyant sur les souvenirs de ce monde fantastique. Le "Sgt. Pepper" et sa "Bande de Cœurs Solitaires" (Lonely Hearts Club Band), se virent aussi ravigotés en tant que partie intégrante du scénario. Le marché fut envahi par toutes sortes de gadgets en relation avec "Yellow Submarine". La première eut lieu en 1968, mais la bande sonore dont le titre "Yellow Submarine" et l'album du même nom paru en janvier 1969.
Quelques images du film d'animation:
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La troupe du Sgt Pepper Lonely Hearts Club Band |
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Un monde psychédélique, utopique: le royaume de "Pepperland". |
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Les "Blue Meanies" |
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Le "Yellow Submarine" |